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Chaque année, le Prix Écrire la Ville salue une oeuvre contemporaine qui se distingue par ses qualités littéraires et par un regard original et fort sur la ville. Pour sa deuxième édition, le jury présidé par Aurélien Bellanger a décerné le prix 2017 à Laurence Cossé pour son livre La Grande Arche.
LAURÉAT 2017 :
La Grande Arche, Laurence Cossé, Gallimard, 2016.
Il existe à travers le monde une légende presque universelle, selon laquelle on ne peut pas construire un monument si un être humain n’est pas sacrifié. Sinon, le bâtiment s’écroule, et s’écroule toutes les fois qu’on essaye de le remonter. Pour conjurer cette malédiction, il faut emmurer quelqu’un de vivant dans les fondations. On recense plus de sept cents versions de cette histoire. Celle de la Grande Arche de la Défense est la plus récente.
Ce récit brosse l’épopée de la construction d’un des monuments les plus connus de Paris, dont on ignore qu’il fut l’enjeu de luttes politiques au couteau sous le règne de François Mitterrand. C’est surtout le portrait et l’histoire de son créateur, Johan Otto von Spreckelsen, un architecte danois très secret, professeur aux Beaux-Arts de Copenhague.
Lauréat d’un prestigieux concours international en 1983, fêté pour son projet à son arrivée à Paris, cet homme du Nord découvre avec stupéfaction la désinvolture et les revirements à la française. L’affaire finit tragiquement pour lui, alors que se construit ce portique de marbre qui paraît la sérénité même.
Dans ce roman puissant, Laurence Cossé conjugue l’art de la narration romanesque et la précision d’une longue enquête pour évoquer un destin d’architecte parmi les plus beaux et les plus paradoxaux, les plus absolus et les plus violents du XXe siècle.
« La Grande Arche est un grand monument et le roman de Laurence Cossé est porteur de cette monumentalité. […] Le prix est allé à un livre et non au monument ! Avec La Grande Arche, Laurence Cossé a trouvé un objet romanesque merveilleux ! […] Il fait revivre la figure oubliée du grand architecte et joue avec cette figure. […] Son ampleur romanesque et sa geste singulière en font un excellent lauréat ! »
Aurélien Bellanger, président du jury
« Ce roman retrace l’odyssée de la construction d’un des bâtiments les plus symboliques de France car il est l’expression d’un paradoxe que retranscrit l’auteur dans le récit du déroulement de son édification. »
Gérard Huet, membre du jury
LES AUTRES OUVRAGES EN COMPÉTITION / LA BIBLIOTHÈQUE IDÉALE 2017
Chroniques de Jérusalem, Guy Delisle, Delcourt, 2011.
Les Années insulaires, Philippe Le Guillou, Gallimard, 2014.
Ceci n’est pas une ville, Laure Murat, Flammarion, 2016.
Béton armé, Philippe Rahmy, La Table Ronde, 2015.
Le Bourreau de Gaudí, Aro Sainz de la Maza, Actes Sud, 2014.
L’Inhabitable, Joy Sorman, Gallimard, 2016.
Photo mise en avant © Gallimard